La résistante

 

Le dossier de J. B. enfin sorti des archives de Vincennes.

Phot. Francois Mori/AP

J. B. reçut l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur, la médaille de la Résistance, la croix de guerre 1939-1945 avec palme, la médaille commémorative des services volontaires dans la France libre et la Médaille commémorative française de la guerre 1939-1945.

Studio Harcourt, 1948.

A Lonrdes, 1945.

IPSA (Infirmière Pilote Secouriste de l’Air

de la Croix-Rouge française)

Sur un marché…

Visite aux prisonniers de guerre blessés et rapatriés, Hôpital Shenley, Lonres.


1939

 

• 3 novembre

Début de la tournée du théâtre aux Armées

Paris-Soir, 14 novembre 1939

 

Le Miroir, 26 novembre 1939

Candide, 15 novembre 1939

• 25 décembre

Paris, Hôpital Américain.

J. B. chante pour les soldats hospitalisés.

 

Fin 1939 : auprès d'aviateurs du Groupe de Chasse I/2, héritier de la légendaire escadrille des Cigognes au sein de laquelle

Guynemer s'est illustré durant la Première Guerre mondiale. © Service historique de la Défense, Vincennes. Droits réservés  


1940

 

Paris-Midi,

18 janvier 1940

Jacques Abtey (alias Jean-François Hébert).

Après l'Appel du 18 Juin du général de Gaulle, J. B. sert de couverture à Jacques Abtey, chef du contre-espionnage. Devenu son "impresario", il se déplace avec elle, sous la fausse identité de Jacques Hébert, avec d'autres agents sous couverture.


1941

 

J. B. passe à Marseille pour des galas en 1941 avec l’aide du chanteur toulonnais Émile Audiffred. Elle va à la rencontre de blessés dans des hôpitaux militaires de la ville. Puis elle part en Afrique du nord retrouver les frères Marouani, des imprésarios.

 

Marseille, Salle Vallier.



1943

 

• 17 mai, Oran (Algérie)

J. B. se produit sur la scène du théâtre municipal d'Oran. En guise de final, elle y interpète l'hymne national américain. L'orchestre qui l'accompagne est dirigé par le sergent Frank W. Weiss.

 

© National Archives and Records Administration, Washington. Droits réservés

• Octobre

Gala à l’Opéra d’Alger. J. B. rencontre son idole, le général de Gaulle.

 

Puis, J. B. rallie Tunis, d’où débute une longue tournée : Sfax, Le Caire, Tripoli (Libye), Benghazi, Tobrouk, Alexandrie, Beyrouth, Jérusalem, Tel-Aviv, Haïfa.

 

Lors de sa tournée de soutien aux troupes alliées, avec Farid El Atrache, Le Caire, Egypte, 1943. Phot. Zachary.
Farid El Atrache (1910-1974) : auteur, compositeur, interprète, virtuose de l'oud et acteur syro-égyptien. 

• Au Rialto, Maroc

 


1944

 

• 23 mai 1944

Joséphine Baker signe son acte d'engagement dans l'armée de l'Air.

 

© Service historique de la Défense  Droits réservés.

• Mai

Alger

Son séjour dure un peu plus de cinq mois. J. B. est là en tant que sous-lieutenante de l'armée de l'Air de la France Libre. Elle est en uniforme au sein de la direction des formations féminines de l’état-major général de l’armée de l’air, comme officier de propagande.

Ci-dessous, J. B. apporte au commandant Alla Dumesnil-Gillet, cheffe des auxiliaires féminines de l’armée de l’Air, un gros chèque destiné à la Résistance en France.

© Auteur inconnu/ECPAD/Défense.

 

• Octobre, débarquement allié en Provence

 

• Paris-Soir, 11 octobre 1944

« Joséphine Baker descendant ce matin les Champs-Elysées. Avenue des Champs-Elysées, une jeune femme en uniforme bleu avec des épaulettes dorées. C'est l’uniforme des auxiliaires de l’armée de l’air. La jeune femme est très brune. Elle est charmante. C’est Joséphine Baker... Joséphine Baker ! On l'a crue morte, on l'a crue perdue, mais quand on a deux amours, on ne meurt pas à 30 ans, on ne réussit pas à perdre Paris.

— Qu'avez-vous fait pendant ces quatre ans ?

— Rien. Ou plutôt tout. Mais je suis un soldat. Jusqu'à ce que la guerre finisse, je demeurerai un soldat et je ne puis rien dire. Je fais partie du Corps Auxiliaire féminin de l’armée de l’air. Sitôt remise de ma maladie — quinze mois de clinique à Casablanca — je me suis mise au travail. Un soldat ne parle pas des tâches qu'il accomplit. Je ne sais pas si j’ai fait quelque chose pour mon pays, du moins je fais tout mon possible pour aider ceux qui voulaient sa libération. 

— Aujourd’hui, je fais partie de la liaison de secours. J’accomplis des missions mais je chante aussi. De temps à l'autre l'armée française me prête aux armées alliées. J’ai donc deux chansons : une française, l’autre anglaise. La française s'intitule : « C’est notre bonheur. » ; l'anglaise: « Vereda tropical ».

— Avez-vous des projets ? — Aucun. Je suis un soldat, j’obéis, rien n'a plus d’importance en dehors des ordres que je reçois.

L’oiseau des îles, le tendre et puéril oiseau des îles du Casino est devenu un être humain, conscient, grave, charmant, un peu mélancolique.

Chère Joséphine Baker... »

Pierre DUFLOS.

• Novembre 1944

 

En tenue d’auxiliaire féminine attachée à l’armée de l’air en compagnie d’un groupe de militaires.

Source : Archives du Territoire de Beffort.

https://archives.territoiredebelfort.fr/page/xxe-siecle

 

Joséphine Baker intègre officiellement le 23 juin 1944 l’armée de l’air avec le grade de sous-lieutenant. A la demande du général de Lattre de Tassigny, elle suit ce dernier pour soutenir le moral des troupes et organiser des spectacles en vue de récolter des fonds pour les sinistrés. C’est ainsi qu’elle arrive à Belfort le 20 novembre 1944, le jour même de la libération de la ville. 

• 

 

Ce Soir, 21 novembre 1944

• "Gala des Ailes", théâtre Paramount, Paris, 21 novembre 1944. 

 

© ECPAD / Défense / AIR 142-3141 Droits réservés.

• 29 décembre

Théâtre d'Evreux, spectacle au profit de la Croix-Rouge, avec J. B. en vedette…


1945

 


Regards, 1er mai 1945

 


• 24 janvier

J. B. rencontre des soldats dans un cantonnement enneigéen Alsace. Aidé par un soldat, elle retire la roue de secours de sa jeep puis conduit le véhicule. Elle distribue des cigarettes et des bises aux soldats. Des soldats dansent et jouent de la guitare. Jo Bouillon, Jean Tranchant et Jean Rigaut arrivent en voiture et sont accueillis par les soldats.

https://imagesdefense.gouv.fr/fr/visite-de-josephine-baker-dans-un-cantonnement-en-alsace.html#

• 16 mars

J. B. reçoit l'insigne des Commandos d'Afrique et le diplôme lui accordant le droit de "le porter officiellement dans toutes manifestations".

© Beinecke Rare Book and Manuscript Library (Yale) Droits réservés.

•  Le jour V

 

Point de Vue, 18 mai 1945

• 16 mai

visite à la base RAF d'Elvington

http://halifax346et347.canalblog.com/archives/2020/05/16/38298538.html

• Août 1945

 

Paris, Champs-Elysées.

Lors d’un cocktail de l’armée de l’air (coll. S.H.A.A.).


1946

 

Lettre du commandant Alla Dumesnil-Gillet
3 octobre 1946

Mon général,
Lorsque j’ai quitté l’Armée de l’air, vous m’aviez chargé de mettre à jour un travail de sanctions concernant mes « Filles de l’air ». Parmi les quatres propositions pour la croix de la légion d’honneur, j’avais donné le nom de Mlle Joséphine Baker ; votre chancellerie a retiré ce dossier disant que Mlle Baker avait déjà fait l’objet d’une proposition. J’apprends aujourd’hui que la croix lui a été refusée.
J’ignore si la couleur et la forme ont influencé ce refus, mais je tiens à vous redire mon général, en toute impartialité et en vous demandant que cette lettre serve de nouvelle proposition, que Joséphine Baker a été une admirable et grande patriote française. Son action au Maroc pendant la période trouble fin 1943 - début 1944 a été officiellement reconnue comme ayant puissamment étayé la situation très précaire de la France.
Pendant un an, le général Billotte (alors chef de l’état-major particulier du général de Gaulle) a chargé « Joséphine » de missions particulièrement délicates qu’elle a toujours remplies avec une intelligence et un dévouement qui ont surpris nos breveté d’état-major ! Je puis parler à qui de droit du détail de ses missions.
(…)
Essayez, mon général, de faire rectifier cette erreur de préjugé, c’est une action honnête et juste à accomplir ; croyez mon général, à mon dévouement fidèle et à ma respectueuse amitié,

Alla Dumesnil-Gillet 

P. S. Il y a bien eu les croix de Raquel Meller, Maurice Chevallier, ont-ils fait autre chose que nous distraire ?"

 

[Source : http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=2618]

Cette lettre et d'autres documents très intéressants consultables sur ce site…

http://www.museedelaresistanceenligne.org/expo.php?expo=135&sstheme=1945

 

5 octobre 1946

 

Par décret du 5 octobre 1946, publié au Journal officiel du 13 octobre 1946, J. B. se voit attribuer la médaille de la Résistance française avec rosette — décoration instituée par le général de Gaulle en février 1943.

Décret portant attribution de la médaille de la Résistance à Joséphine Baker

© Beinecke Rare Book and Manuscript Library (Yale collection).  Droits réservés.

• 19 octobre 1946

 

19 octobre 1946 : le colonel Guy Baucheron de Boissoudy,  alors vice-président de la Commission d'attribution de la médaille de la Résistance, lui remet donc la Médaille de la Résistance à la clinique Ambroise Paré, à Neuilly-sur-Seine.

A cette cérémonie assistaient notamment madame de Boissieu, fille du général de Gaulle, et madame Bouscat, épouse du général d'armée aérienne René Bouscat qui fut le supérieur de Joséphine Baker en 1944 et 1945.


1961

 

19 août : le général Vallin remet à Joséphine Baker la croix de chevalier de la Légion d’honneur, dans le parc du château des Milandes. Cette reconnaissance vient s'ajouter à la Croix de Guerre, à la Croix de la Libération et à la Médaille de la Résistance en hommage à sa conduite héroïque pendant la Seconde Guerre mondiale

 

Dossier de Légion d'honneur de Joséphine Baker © Archives de la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur.


Années 1970

 


A lire…

 

A écouter…

 

• Émission Inter actualités de 12 h 30, 19 août 1961, 1 min 3 s

https://www.ina.fr/audio/PHD94016445/josephine-baker-recoit-la-legion-d-honneur-audio.html#xtor=AL-3

 

A visiter…

 

A voir…

 

• Joséphine Baker Frères d'armes : Ils se sont battus pour la France depuis plus d'un siècle, France Télévisions, 20 juin 2014, 2 min 15 s

https://www.ina.fr/video/CPD14002868/josephine-baker-video.html#xtor=AL-3

 

Joséphine Baker dans la Résistance, 01.01.1944,  00:27

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i15092395/josephine-baker-dans-la-resistance

 

1975 : Joséphine Baker évoque sa participation à la Résistance, 10 min 10

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1975-josephine-baker-evoque-sa-participation-a-la-resistance

 

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Commentaires

Fabrice Bourrée
il y a 3 ans

Bonjour

Vu que vous avez puisé des éléments sur notre exposition virtuelle du Musée de la Résistance en ligne, notamment les documents inédits provenant des USA et certains issus de collections privées, merci de mentionner notre exposition virtuelle en source. Cordialement

Cela vous a, semble-t-il, échappé. Mais j'ai indiqué le lien vers votre site, que j'ai recommandé ! Juste avant le 5 octobre 1946 ! Si vous avez un encadré à me proposer, je veux bien l'intégrer à cette page. Cordialement.